Paré de ses branches à 5 feuilles, le rosier va bien. Jusqu’à ce que poussent les « gourmands », ces ramifications à 7 feuilles toxiques de la plante. Ne pas trop étreindre le rosier, succomber à son charme : à la fin ça pique ! Ou, au contraire, considérer que ces branches toxiques ne feront aucun mal.
Surnommées « sucker » en Angleterre, « suceurs » en français : petits succédanés de frissons érotiques ? Et si on les laissait s’ébaudir en paix. A 40 ans le rosier est vénérable, solide. De 5 à 7 tous les jours, il pousse en silence. Tandis qu’au même moment surgissent de langoureux moments d’extase.
Le regard passe de roses, floues, laiteuses, traînées rouge passion, aux nuages en suspension, formes évocatrices qui s’entremêlent joyeusement. Soudain, petit miracle, un hippocampe cotonneux apparaît. Patience et contentement s’écrivent là-haut, dans les nuages. Comme un signe de clairvoyance beatnik. Paix et amour !