Aerolite

Série en cours, 2021-2024

Aerolite, évoque le nom du lithium (Teralithe), couramment prescrit pour stabiliser l’humeur du trouble bipolaire. Ou encore, le nom d’une météorite – énorme caillou arrivé sur terre par une succession de circonstances improbables.

Au cœur de la série, une jeune femme, allégorie de la folie, est entourée de personnages étranges, comme sortis de son propre esprit, de son imaginaire. Des scènes oniriques nous ouvrent le champ de sa psyché, comme une plongée dans des sommeils surréalistes. Entre chute et extase, vertige ou fuite, le mouvement est décalé de la réalité, en flottaison dans le monde des rêves et des cauchemars, sur le fil de la raison.

Benjamin Barda décale le propos par la création fictionnelle de scènes, où il aborde le trouble mental en se situant à l’intérieur même de la trame psychologique. Le projet est dominé par trois idées majeures : la cassure du lien avec les autres, un état de présence absence au monde, le surgissement d’une urgence spirituelle. Un tout, comme la recherche de sens qui est au cœur de la folie.

Son approche surréaliste active l’apparition d’une autre réalité, plus instinctive, d’un monde parallèle qui vient s’imbriquer, où s’ouvre une brèche pour y projeter notre imaginaire, – le temps d’un sommeil.

C’est en 2021 que le projet photographique prend corps – longtemps resté en suspens dans son esprit -, nourri de recherches et de lectures, d’inspirations et de rencontres, pour l’écriture des scènes, le choix des personnages et du décor, la production du premier chapitre. L’engagement de Benjamin Barda est bien de faire changer les regards sur le trouble mental.

Ses photographies appellent empathie et ouverture, pour lutter contre la stigmatisation, éveiller à la métamorphose, et invitent à regarder en nous emparant d’un nouvel imaginaire.

                                                       Valérie Fougeirol
commissaire d’exposition