Kraken

Un poulpe géant envahit le paysage.

Il représente des flux d’avions qui passent habituellement inaperçus.
Menaçant et burlesque à la fois : y croit-on ? Nous fait-il peur ?

Jadis, un monstre marin mythique des légendes scandinaves, appelé Kraken, faisait sombrer les navires et dévorait les marins. Ici, il ressurgit, dans notre monde surabondant et hyper connecté, pour matérialiser une constante densification et accélération.

Dans la forme surgit aussi un flux d’images numériques, en superposition avec des images argentiques au grain très prononcé.

6 heures de flux d’avions sont visibles : aucun ne manque. Ils atterrissent et décollent de la même piste de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.

Cette fresque interroge notre volonté collective de défier le temps : finalement, est-ce encore nous qui créons ces flux ou sommes-nous embarqués par des forces que nous ne pouvons plus maîtriser ?

Ironiquement, la pandémie actuelle (Covid 19) a brusquement réduit le trafic aérien, renouvelant dans l’autre sens cette fois – celui d’un ralentissement – cette question de notre maîtrise des flux. Et celle de notre rapport au temps.

Changement ponctuel ou durable ? L’avenir le dira. Les nouveaux Kraken, au sens large, finiront-ils par noyer les hommes, comme ils le faisaient avec les marins, autrefois, dans les légendes scandinaves ?